Les prévisions de l’Université du Colorado, publiées par Ouragans.com, annoncent une saison cyclonique très active pour 2024, avec 23 tempêtes tropicales, 11 ouragans dont 5 majeurs. Ces chiffres ont été révélés en début de ce mois d’avril par le professeur Phil Klotzback, une autorité en la matière. Les températures élevées de la mer, comparées aux années précédentes, sont l’un des principaux facteurs expliquant ces prévisions. De plus, le retour du phénomène météorologique « La Niña », caractérisé par une baisse de la température de surface des eaux de l’est de l’océan Pacifique, renforce l’activité cyclonique dans le bassin Atlantique.
Pour sa part, l’équipe de Météo-France indique que la saison cyclonique de 2024 s’annonce avec une activité prévue bien au-dessus de la normale, selon les dernières prévisions météorologiques. Cette tendance, basée sur une analyse comparative des données historiques et des conditions actuelles, soulève des préoccupations quant à l’impact potentiel sur les régions côtières, y compris Haïti.
Comparant les données des moyennes saisonnières établies sur plusieurs décennies, les experts prévoient un nombre significativement plus élevé de tempêtes tropicales et d’ouragans pour la saison 2024 selon Météo-France. Cette prévision, basée sur des indicateurs tels que l’Indice ACE (Energie Cyclonique Accumulée) et les anomalies de température de surface de l’océan Atlantique, indique une probabilité accrue d’événements météorologiques extrêmes dans la région.
En examinant les données des vingt dernières années, on constate une variation importante du nombre de tempêtes nommées et d’ouragans, avec des records atteints en certaines années. Cette variabilité souligne la nécessité de rester vigilant, même en périodes de saison cyclonique considérée comme « normale », car un seul événement météorologique peut avoir des conséquences dévastatrices.
Les températures élevées de la mer et l’évolution du cycle ENSO (El Niño – La Niña) sont parmi les principaux facteurs qui influent sur l’activité cyclonique dans le bassin Atlantique. Alors que les températures de surface de l’océan restent au-dessus des normales, la transition probable vers une phase La Niña pendant la saison cyclonique peut accentuer davantage ce phénomène, créant ainsi un environnement propice à la formation de tempêtes.
En fait, il s’agit des premières prévisions pour la saison cyclonique de 2024 dans le bassin Atlantique, et elles sont entourées d’une grande incertitude, notamment en ce qui concerne l’évolution du cycle ENSO. Ces prévisions seront continuellement ajustées jusqu’en juin, marquant le début de la saison, afin de les affiner.
Au début du mois d’avril, les indicateurs tendent à converger vers une saison cyclonique 2024 plus active que la normale. La possible transition vers la phase La Niña du cycle ENSO est le scénario le plus probable, favorisant ainsi la formation de systèmes tropicaux. De plus, les températures de surface de l’océan Atlantique tropical sont actuellement et devraient rester significativement au-dessus des normales, augmentant les chances d’une saison plus dynamique.
Ces tendances s’appliquent à l’ensemble du bassin Atlantique tropical et la mer des Caraibes, notamment Haiti,, Saint-Domingue, Martinique,, Jamaïque, Cuba, etc, mais il est important de souligner que les prévisions saisonnières sont particulièrement incertaines pour une île spécifique. Il est crucial de se préparer, quelle que soit l’activité prévue pour la saison cyclonique. Cette recommandation est d’autant plus pertinente pour 2024, qui semble promettre une saison active.
Le tableau suivant indique les différentes prévisions météorologiques publiées par différentes institutions dans ce domaine :
En somme, la saison des ouragans 2024 dans l’Atlantique va probablement battre des records. Officiellement, la saison des ouragans commence le 1er juin dans l’océan Atlantique et le 15 mai dans le Pacifique Nord-Est, et se termine le 30 novembre dans les deux cas.
Pour cette année, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) a publié la liste des noms des ouragans retenus. Il s’agit de la même liste que celle utilisée lors de la saison 2018, à l’exception de Francine et Milton qui ont remplacé respectivement Florence et Michael. L’OMM annoncera les noms retirés, le cas échéant, au printemps 2025. Les noms qui n’auront pas été retirés de cette liste seront à nouveau utilisés pour la saison 2030. Voici les noms : 1) Alberto, 2) Beryl, 3) Chris, 4) Debby, 5) Ernesto, 6) Francine, 7) Gordon, 8) Helene, 9) Isaac, 10) Joyce, 11) Kirk, 12) Leslie, 13 Milton, 14) Nadine, 15) Oscar, 16) Patty, 17) Rafael, 18) Sara, 19) Tony, 20) Valerie et 21) William.
Il faut souligner que, chaque année, les ouragans deviennent plus intenses et de plus en plus de noms sont retirés des listes officielles établies par le comité des ouragans.
Face à ces prévisions, Haïti doit prendre des mesures préventives pour protéger sa population et minimiser les dommages potentiels. La surveillance météorologique doit être renforcée, avec une communication efficace des risques et des consignes de sécurité aux communautés vulnérables. La mise en place de plans d’urgence, notamment un plan de contingence réaliste, y compris l’identification d’abris sûrs et la préparation de stocks de nourriture et de fournitures médicales, est essentielle pour garantir une réponse efficace en cas de catastrophe.
Il est extrêmement important de coordonner les efforts entre les autorités gouvernementales, les organisations humanitaires, les ONG et la société civile pour une réponse efficace et coordonnée en cas de catastrophe. De plus, il convient de souligner que la gestion des risques est avant tout une question locale. Il est donc primordial de donner la priorité aux organisations nationales, aux organisations paysannes, aux femmes, aux leaders communautaires ainsi qu’aux collectivités territoriales pour qu’ils puissent gérer directement la préparation, la réponse et la réhabilitation. En renforçant ces structures, nous contribuons à une meilleure gouvernance du pays.
La saison cyclonique de 2024 représente un défi majeur pour Haïti et d’autres régions de la Caraïbe. En se basant sur les prévisions météorologiques et en mettant en œuvre des mesures préventives, le pays peut atténuer les risques et renforcer sa résilience face aux événements météorologiques extrêmes. La vigilance et la préparation sont les clés pour protéger la vie et les biens des citoyens et assurer un avenir plus sûr et plus durable.
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Talot BERTRAND, Ing-Agr.
Spécialiste en Education Relative à l’Environnement
Directeur National de Haiti-METEO
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